Les Assises de Rabat s’interrogent sur la responsabilité politique et sociétale des médias

Les 42e Assises de l’Union internationale de la presse francophone, réunies à Rabat du 1e au 4 juin 2010, avaient pour thème «La responsabilité politique et sociétale des médias». Vaste programme, aurait pu dire le Général de Gaulle, d’autant que d’emblée certains orateurs ont abandonné le néologisme «sociétale» pour parler de responsabilité «sociale», ce qui allait sans doute au-delà des ambitions des organisateurs eux-mêmes. Lors de la première séance destinée à introduire le thème, le modérateur Jean Kouchner a souligné que la principale responsabilité des journalistes est la transmission de l’information et que les médias ne sont pas une marchandise comme les autres, ce qui paraît aller de soi, mais qui gagne à être répété dans un contexte de marchandisation croissante de la presse. Le président de la section française de l’UPF, Jean Miot, ancien patron du Figaro et de l’AFP, avait auparavant dénoncé les atteintes des dictatures de tous bords à la liberté de la presse. D’aucuns dans le public se sont demandé s’il faisait également allusion à la dictature de l’argent, à l’heure où les «marchés» terrorisent des pays entiers tels que la Grèce et l’Espagne…
surtout français, en matière de politique internationale. Il a dénoncé un parti pris systématique en faveur des amis des Etats-Unis d’Amérique et donc une hostilité symétrique à l’égard de leurs adversaires ou de tous ceux qui leur résistent. Donnant comme exemple l’attitude permanente de dénigrement de la Russie et de la Chine, il s’est étonné au passage de l’affection que portent les médias occidentaux au Dalai-Lama, représentant du régime théocratique obscurantiste et féodal qui a sévi au Tibet avant la révolution chinoise. Il a fustigé également l’attitude de ces mêmes médias, pour qui certains sujets sont tabous, comme la version officielle des attentats du 11 septembre ou le comportement d’Israël, tandis qu’ils n’hésitent pas à heurter des cultures différentes en insultant le prophète Mahomet ou d’autres figures religieuses pour prouver à bon compte leur indépendance.



