Leçons de journalisme européen à Comrat
Les premières journées de Mărţişor ont apporté en Gagaouzie un air de printemps européen et spécialement français. Le Conseil de l’Europe, en coopération avec l’Association de la Presse Electronique, a organisé le 4 et le 5 mars 2009 un stage de formation à Gagauziya Radio Televizionu (Radiotélévision de Gagaouzie) – la compagnie publique régionale de l’audiovisuel, sur «Les responsabilités et le professionnalisme des médias». Olivier Michel, expert du CdE, journaliste à France 3 Lyon, a modéré pendant deux jours des sessions et des ateliers au sein desquels les participants ont essayé de débattre et d’apprendre comment assurer l’indépendance éditoriale et l’autonomie institutionnelle des médias, comment améliorer la qualité des programmes d’informations et des débats télévisés ou comment élaborer un mécanisme permettant d’assurer la qualité de ces programmes.
Les journalistes de l’autonomie Gagaouze ont eu la possibilité de visionner un journal de la chaîne lyonnaise France 3 et d’écouter les commentaires et l’analyse du journaliste français. Suite à la partie théorique, l’expert du Conseil de l’Europe a effectué aussi une analyse détaillée d’un programme informatif de la télévision gagaouze. Les journalistes présents ont beaucoup apprécié les suggestions et les opinions de l’expert européen, dont les conseils se sont avérées très utiles. Il a notamment suggéré de réduire les nouvelles officielles, la partie consacrée aux opinions des autorités, ainsi qu’à la publicité en faveur des hommes politiques dans les programmes d’informations. Le public doit savoir ce qui se passe dans sa région, voir et entendre des nouvelles qui le concernent directement et qui ont des répercussions sur sa vie de tous les jours. En Europe, ce type d’approche s’appelle «journalisme de proximité». Le citoyen doit se sentir partie prenante de la réalité dans laquelle lui et les autres vivent. Le journaliste français s’est dit impressionné par les spécificités médiatiques de la région, car elles diffèrent beaucoup de celles de la plupart des pays européens, mais l’échange d’expérience et d’idées a sûrement aidé les deux parties à se comprendre et les journalistes gagaouzes à apprendre des choses susceptibles d’améliorer la qualité de leurs programmes de radio et de télévision.