• 19 avril 2024

L’amour pour la francophonie aux temps de la COVID

L’année 2020 a été différente, sans aucun doute, et pourrait être déclarée par nombreux d’entre nous une année ratée. Au-delà des pertes humaines, irrécupérables, des millions de contaminés et d’une crise sanitaire sans précédent dans le dernier siècle, cette année restera dans la mémoire collective comme l’année qui nous a distancés. Beaucoup, souvent trop. L’expression «distanciation sociale» a atteint son but plus que «la distanciation physique», dans le sens sanitaire du terme. Des événements annulés, des rencontres suspendues, des milliers de câlins ratés et les efforts pour sauver le maximum possible via les écrans des ordinateurs - c’est ça le triste visage d’une année «historique».

Toutefois, pour la section moldave de l’UPF, l’année qui a changé la vie, mais aussi, peut-être, l’optique de l’humanité vis-à-vis des choses qui comptent, restera dans la mémoire comme une victoire de la chaleur humaine, le désir et le plaisir des gens de communiquer en se regardant dans les yeux, tout en respectant les règles imposées par la situation sanitaire. Pourquoi ? Parce que nous avons réussi, grâce aux efforts communs de la section et de l’Ambassade de France en Moldavie, à organiser une belle, utile et intéressante conférence sur le thème «Déontologie et indépendance: quelles évolutions du métier de journaliste?».

La conférence a eu lieu à Chișinău, le 6 novembre 2020, avec la participation du journaliste français Olivier Piot, Grand reporter, qui publie régulièrement dans «Le Monde Afrique», «Le Monde diplomatique», «Orient XXI », «Géo» etc. Il a fondé, également, en 2016 la plateforme franco-africaine «Médias & Démocratie», consacrée à la formation de journalistes professionnels africains. Olivier est aussi l’auteur de plusieurs livres, dont «Kurdes, les damnés de la guerre» (2020), «Le peuple kurde, clé de voûte du Moyen-Orient » (2017), «La révolution tunisienne: dix jours qui ébranlèrent le monde arabe» (2011), « Les idées reçues sur l’extrême gauche» (2008), «L'État face à la mondialisation» (1998).

Olivier Piot a accepté l’invitation de venir en Moldavie en 2019, lors de la rencontre avec les membres de la section moldave au Cameroun, aux Assises de l’UPF. À l’époque, la mission semblait facile à réaliser, étant donnés la volonté des deux parties, les sujets proposés pour un débat intéressant, mais aussi le combat et les défis similaires pour un journalisme déontologique. Malheureusement, l’année 2020 nous préparait des scénarios différents et compliqués, en mesure de rendre impossible une mission noble. Mais, comme la chance sourit aux audacieux et aux audacieuses, la section moldave a insisté et a gardé l’espoir tandis que l’Ambassade de France a soutenu notre audace. Résultat: Olivier Piot est venu en Moldavie pour une mission de 5 jours.

À part la conférence suivie d’un échange intéressant avec les journalistes moldaves, les membres de la section de l’UPF, les professeurs/professeures et les élèves et étudiants/étudiantes présents/présentes à l’événement, le journaliste français a aussi participé à la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours d’essais journalistiques «Le coing d’or 2020», organisé par la section moldave de l’UPF, arrivé à sa XIVe édition. Le sujet proposé cette année aux jeunes francophones moldaves était «Je choisis moi-même mes sources d’information», et il a été spécialement utile à débattre dans les conditions sanitaires qui ont augmenté parfois le risque de tomber dans les pièges des fausses nouvelles ou de la désinformation. Impressionné par les idées des jeunes, mais aussi par leur niveau de la langue française, Olivier Piot a offert un de ses livres (avec un autographe) en tant que prix spécial, encouragent ainsi d’avantage l’apprentissage et la lecture dans la langue qui nous unifie autour des mêmes valeurs.

Pendant ces 5 jours en Moldavie, qui ont été remplis des rencontres avec des journalistes moldaves au niveau national et local, des interviews aux divers médias, des échanges avec les collègues moldaves sur les enjeux du métier et la «vieille» importance de la déontologie, dans tous les temps et toutes les conditions, nous avons encore renforcé notre conviction que le vrai humanisme, les vraies relations et les vrais échanges ne peuvent se produire qu’en présentiel, en gardant, si nécessaire, la distance physique, mais en réduisant au maximum voire totalement «la distanciation sociale».    

Aneta Gonța,
Chișinău, décembre 2020

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